17 Jan
17Jan

Lorsqu'on monte sur un navire, il y a quelques règles à respecter, comme l'obligation de porter un 𝗴𝗶𝗹𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝘀𝗮𝘂𝘃𝗲𝘁𝗮𝗴𝗲, avoir des 𝗰𝗵𝗮𝘂𝘀𝘀𝘂𝗿𝗲𝘀 𝗳𝗲𝗿𝗺𝗲́𝗲𝘀 à semelles non marquantes et, surtout, ne jamais au grand jamais 𝗮𝗽𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲𝗿 𝘂𝗻𝗲 𝗯𝗮𝗻𝗮𝗻𝗲 𝗮̀ 𝗯𝗼𝗿𝗱. Comme ces superstitions marines ont semblé fonctionner pendant des siècles, beaucoup de marins préfèrent toujours ne pas prendre de risques. Voici un tour d’horizon de quelques superstitions maritimes classiques, et parfois étranges. 𝐁𝐚𝐧𝐚𝐧𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐝𝐢𝐭𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐛𝐨𝐫𝐝 Pas de bananes sur un bateau, c’est la règle depuis les années 1700 ! Ce fruit aurait attiré serpents et araignées dans les cargaisons du XVIIIᵉ siècle, en plus de faire pourrir les provisions voisines et… de repousser les poissons. La banane était également connue pour abîmer d’autres cargaisons pendant les échanges. Avant de comprendre qu'elles émettent de l’éthène, accélérant la maturation des fruits voisins, elles étaient accusées de faire pourrir d’autres provisions, compromettant ainsi la cargaison. Les pêcheurs, eux aussi, avaient des griefs contre ce fruit. La théorie veut que, pour éviter qu’elles ne pourrissent avant d’atteindre le port, les bateaux transportant des bananes devaient naviguer rapidement, empêchant toute pêche en chemin. Une autre hypothèse suggère que l’éthène repousserait les poissons. En conséquence, avoir des bananes à bord signifiait : pas de poisson. Ce folklore persiste, comme en témoigne une anecdote célèbre : lors d’une course Vic-Maui, l’équipage de Dale Miller et Tyrone Stelzenmuller s’est retrouvé sans vent, dérivant en mer pendant 21 jours, jusqu’à manquer de nourriture et d’eau. Peu après avoir décidé d’abandonner la course, ils ont trouvé un sac de mélange contenant… des tranches de banane séchées. Coïncidence ? 

𝐋𝐞 𝐩𝐢𝐞𝐝 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐜𝐞

 L’expression "partir du bon pied" vient de l'ancienne croyance que le côté gauche du corps était maudit. En latin, 𝒔𝒊𝒏𝒊𝒔𝒕𝒆𝒓 signifie "du côté gauche", et au Moyen Âge, le gauche était associé au mal. Les marins, très superstitieux, devaient toujours monter à bord avec le pied droit en premier, gage de passage sûr. Si, par malheur, quelqu’un posait le pied gauche en premier, la solution immédiate consistait à jeter ses chaussures par-dessus bord pour conjurer le mauvais sort. Aujourd’hui, même si les gauchers ne sont plus ostracisés, il est bon de réfléchir à quel pied poser en premier. Pourquoi prendre le risque ? 

𝐍𝐞 𝐩𝐚𝐬 𝐬𝐢𝐟𝐟𝐥𝐞𝐫 

Siffler à bord d’un bateau est vu comme un défi lancé aux dieux du vent, risquant de déclencher tempêtes et mauvais temps. Chanter ou applaudir pourrait aussi provoquer des orages. Cela dit, en cas de mer d’huile, siffler peut être utilisé pour invoquer le vent, bien que cette superstition n’ait pas aidé l’équipage de la fameuse course Vic-Maui. 𝐍𝐞 𝐩𝐚𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫 𝐥𝐞 𝐧𝐨𝐦 𝐝’𝐮𝐧 𝐧𝐚𝐯𝐢𝐫𝐞 Le nom d’un bateau a une dimension à la fois spirituelle et pratique. Une fois baptisé, il est inscrit dans le "Registre des Profondeurs" de Poséidon, garantissant sa sécurité en mer. Changer le nom d’un bateau équivaut à tromper les dieux marins, ce qui est une très mauvaise idée. 

𝐋𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐭𝐬, 𝐛𝐨𝐧 𝐀𝐮𝐠𝐮𝐫𝐞

 Depuis longtemps, les chats sont des membres précieux de l’équipage. Ils chassaient les rats, qui rongeaient cordages, bois, provisions et, plus tard, câbles électriques. Les chats étaient également une source de réconfort pour les marins. On dit qu’un chat qui s’approche porte bonheur, mais qu’un chat qui tourne le dos annonce le malheur. D’un point de vue pratique, les navires de commerce dépendaient de leur réputation. Changer le nom compliquait leurs relations avec les ports. Si un bateau doit être rebaptisé, des étapes cruciales doivent être suivies, telles que l’effacement complet de l’ancien nom (journaux de bord, papiers, coque), et des cérémonies, comme brûler l’ancien nom écrit sur un papier, dont les cendres sont jetées à la marée descendante.

 "𝐂𝐢𝐞𝐥 𝐫𝐨𝐮𝐠𝐞 𝐥𝐞 𝐦𝐚𝐭𝐢𝐧, 𝐩𝐫𝐞𝐧𝐝 𝐠𝐚𝐫𝐝𝐞 𝐦𝐚𝐫𝐢𝐧"

 Ce proverbe, cité dans le Nouveau Testament, est une prévision météo fiable depuis plus de 2 000 ans. Un ciel rouge au coucher du soleil indique une haute pression et un temps calme, tandis qu’un ciel rouge à l’aube signale pluie et tempête. 𝐋𝐞𝐬 𝐭𝐚𝐭𝐨𝐮𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞-𝐛𝐨𝐧𝐡𝐞𝐮𝐫 Les marins croient depuis longtemps au pouvoir des tatouages pour attirer la chance et repousser la malchance. Des motifs comme la rose des vents, l’ancre ou l’étoile nautique symbolisent protection et guidance. Plus surprenants, les tatouages de coqs et cochons sur les pieds sont censés éviter la noyade, car ces animaux légers flottaient souvent lors de naufrages.

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