05 Oct
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Mais, selon le Centre d'Analyse des politiques européennes (Cepa), le cargo reçoit l'ordre le 4 septembre de quitter le port. Il demande ensuite à accoster en Lituanie, mais le pays refuse.

"Extrêmement explosif"

Pourquoi un tel refus? Car le cargo est endommagé, victime d'une panne de propulsion, d'un défaut de gouvernail et d'une coque abîmée, selon la BBC, citant les autorités maritimes norvégiennes. De quoi laisser craindre un accident dramatique, alors que le navire transporte une cargaison au fort potentiel explosif.De fait, s'il est régulièrement utilisé comme engrais, le nitrate d'ammonium entre également dans la fabrication d'explosifs.

"Le nitrate d'ammonium est extrêmement explosif, surtout lorsqu'il est exposé au feu ou à la contamination", souligne le Cepa.

La crainte d'un scénario similaire à Beyrouth en 2020

"C'est une bombe flottante", estime pour sa part Paul Poulain, spécialiste dans la maîtrise des risques industriels, auprès de BFMTV.

"C'est une menace pour la sécurité maritime et les populations côtières. Il va falloir envisager selon moi de transvaser, sur des petits bateaux, des petites quantités de nitrate d'ammonium pour minimiser le risque", assure-t-il.Le Cepa rappelle qu'en 2020, le port de Beyrouth, au Liban, avait été victime d'une forte explosion au nitrate d'ammonium. 235 morts et plus de 6.000 blessés avaient été recensés. Les dégâts pourraient même être plus importants en cas d'explosion du Ruby, le cargo maltais transportant 7 fois plus de nitrate que celui qui était entreposé à Beyrouth, selon le centre d'analyse géopolitique.

Discours rassurant des autorités françaises

Côté français, les autorités se veulent rassurantes. "Nous sommes bien au courant de la situation", assure auprès de BFMTV Étienne Baggio, porte-parole de la préfecture maritime de la Manche.

Dans le détail, Étienne Baggio assure qu'en cas de problème, "un système" existe qui "permettrait d'assister" le cargo "en haute-mer". "Il n'est pas prévu de faire escale dans le port", précise malgré tout le porte-parole.

"Nous suivons (le bateau). Nous avons des liens directs avec les autorités britanniques et avec l'armateur qui nous permettraient d'intervenir le cas échéant de façon extrêmement rapide", soutient-il.

Malte demande qu'il décharge sa cargaison

Le professeur de chimie à l'University College de Londres Andrea Sella tempère également les inquiétudes. "Bien que je comprenne la prudence des autorités de Tromsø (en Norvège, NDLR), je soupçonne que les risques d’une catastrophe similaire à celle de Beyrouth soient relativement modestes", estime-t-il auprès de la BBC.Marco Forgione, directeur général du Chartered Institute of Export & International Trade, pointe pour sa part les risques environnementaux "immenses" en cas d'accident.Sur le même sujet

À Malte, lieu de la destination finale du cargo Ruby, les autorités se montrent prudentes. Elles ont déjà prévenu que le navire n'aura pas le droit d'accoster tant qu'il transportera du nitrate d'ammonium.

Juliette Desmonceaux

BFM TV

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